Ce que la parole des 16-18 ans nous enseigne sur le décrochage scolaire
92 000 collégiens et lycéens décrochent chaque année en France dont 40 % issus des filières professionnelles. 97 000 étudiants post-bac abandonnent également. Au-delà des chiffres, tant de destins individuels contrariés et fragilisés !
2 000 collégiens et lycéens décrochent chaque année en France dont 40 % issus des filières professionnelles. 97 000 étudiants post-bac abandonnent également. Au-delà des chiffres, tant de destins individuels contrariés et fragilisés ! Quelles sont les raisons de ces ruptures de cursus ? Quelles sont les solutions de prévention ou de « raccrochage » des jeunes ?
Le 11 octobre dernier, la Fondation AlphaOmega, l’Union nationale des Missions locales et l’AFPA ont présenté une grande étude sur le décrochage scolaire, fruit d’un an d’entretiens avec 2 100 jeunes de 16-18 ans en obligation de formation. Une étude d’une ampleur rare de par le nombre de témoignages recueillis et analysés, présentée à l’Assemblée nationale devant un public d’élus et d’acteurs engagés de l’éducation et de l’insertion.
Loin d’incriminer l’école, l’étude présente au moins 4 enseignements clés :
1. Les résultats scolaires ne sont pas la première cause de rupture des cursus
2. Les parents jouent autant comme catalyseurs d’un processus de décrochage qu’en faveur du raccrochage de leurs enfants
3. Le stress, l’isolement et le manque d’estime de soi pèsent lourds dans le décrochage
4. Les déterminismes sociaux et familiaux biaisent trop souvent les choix d’orientation, jusqu’à l’impasse et l’abandon
Des solutions existent pour prévenir le décrochage, enrayer les ruptures, surmonter les déterminismes sociaux ou familiaux, raccrocher les élèves perdus et démotivés. Comme par exemple le programme Apprentis Solidaires de l’Afev qui accompagne et forme pendant 6 mois des jeunes de 16 à 25 ans, avec le soutien la Fondation AlphaOmega et de la Fondation Voltaire dans 5 régions, pour leur permettre de raccrocher une formation en apprentissage. Deux tiers signent un contrat à l’issue de cet accompagnement. De véritables alliances éducatives entre institutions, associations, fondations, enseignants, parents et élèves sont peut-être une clé indispensable pour que chaque jeune trouve sa place dans notre société.